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Les poils

tout une histoire !

Les poils, qu'ils soient pubiens, sur les jambes, les aisselles, le torse ou le visage, font beaucoup parler ! J'ai voulu connaître l'avis de membres de JOYclub et partager le mien. Voici nos témoignages.

Rédigé par Eva avec la participation de Danny023, Claude09 et Dick_reverse

Témoignage 1 : Eva, 32 ans

Les poils
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Que penses-tu des poils ?

Pour moi le poil, c'est un élément naturel du corps humain, au même titre que les cheveux. Et pourtant, chez les femmes, il est malmené, épilé, arraché, rasé, teint, décoloré. Le poil trouve rarement les bonnes grâces auprès de ces dames, même s'il n'en a pas toujours été ainsi au cours de l'Histoire occidentale, ni même selon les cultures.

Le 20ème siècle marque un tournant dans l'histoire du poil chez les femmes : entre la création du premier rasoir pour femmes de la marque Gilette et la démocratisation de la photographie et des films porno, la chasse aux poils est lancée.

L'épilation, autrefois réservée à une élite, s'étend à l'ensemble de la gent féminine.

Chez l'homme, il est l'apanage de la virilité. Point trop n'en faut néanmoins, il ne faudrait tout de même pas ressembler à un animal à fourrure. On veut s'éloigner à tout prix de notre essence animale, tout en gardant un tantinet de « bestialité » chez l'homme. Un peu poilu, mais pas trop non plus.

Est-ce que tu as toujours eu cette vision ?

Je naquis vers la fin du XX ème siècle, dans cet univers où la norme est aux pubis lisses et aux jambes douces comme de la soie. La norme, c'est un concept très intéressant et très puissant surtout, qui a un sacré poids dans nos vies.

À aucun moment je ne me suis demandé si je pouvais juste laisser mes poils tranquilles.

A mes 12 ans, ces petits poils démoniaques commencent à pousser sur mes jambes. « Il faudrait que tu te rases » ai-je entendu. Cire ou crème dépilatoire ? Voilà la question que je me suis posée. À aucun moment je ne me suis demandé si je pouvais juste laisser mes poils tranquilles.

La remise en question, elle est venue bien plus tard, vers la fin de la vingtaine, en même temps que je vivais mes expériences (malheureusement pas toujours très bonnes) en tant que femme. (N'hésitez pas à aller lire mon article à ce sujet)

Pourquoi le poil ferait-il négligé chez la femme et pas chez l'homme ?

Comment ton entourage ou même la société réagit à tes choix ?

Pourquoi devrais-je subir les moqueries d'inconnu.e.s ou même d'ami.e.s pour un choix qui n'engage que moi et mon propre corps ?

Grâce aux réseaux sociaux, j'ai découvert des portraits de femmes, d'hommes, d'êtres humains, qui ont décidé d'aller à contre-sens pour être eux/elles, qu'il s'agisse de poils, de vêtements, de genre. Enfin d'autres modèles, enfin d'autres repères pour toutes les personnes qui se posent des questions sans trouver de réponses. Alors merci à eux, merci à elles.

Quant à moi, je vais peut-être tenter la coloration rose des poils aux aisselles. Parce que c'est fun, parce que c'est subversif, parce que j'ai juste envie, et que ça ne fait de mal à personne. Et continuer à me raser les jambes.
Soyez vous-mêmes et amusez-vous. Poils ou pas poils.

Je vais peut-être tenter la coloration rose des poils aux aisselles.

Témoignage 2 : Danny023, 50 ans

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Que penses-tu des poils ?

Pour moi, le naturel est le mot d'ordre !
En ce qui concerne mes aisselles et mes poils pubiens, aucun rasoir, aucune goutte de cire ne s'en approchent. Depuis plusieurs années, les poils ornent ces parties de mon corps, et j'apprécie leur esthétique.

J'ai pris conscience de la beauté de ma pilosité avec mon ex-mari, lors de jeux sexuels.

Est-ce que tu as toujours eu cette vision ?

Ca n'a pas toujours été comme ça. À mes vingt ans, je pratiquais l'épilation « ticket de métro », faisant subir à mon propre corps rougeurs et boutons pour obéir aux grands diktats de la beauté.

J'ai pris conscience de la beauté de ma pilosité avec mon ex-mari, lors de jeux sexuels : lorsqu'il rentrait de ses déplacements professionnels, (et il était souvent accompagné d'amis à lui) je l'attendais nue. La pilosité me permettait alors de ne pas me sentir complètement nue, et c'est d'ailleurs toujours le cas.

Et qu'en est-il de tes partenaires ?

Aujourd'hui, mes partenaires m'acceptent comme je suis, au naturel et personne ne se plaint de mes choix, bien au contraire. Le poil fait office de vêtement en quelque sorte. Mon pubis et les poils de mes aisselles se dévoilent au grand jour, j'assume mon corps de femme, naturel et poilu.

Pour mes partenaires, j'attends d'eux qu'ils gardent leur jolie toison poilue. Les poils chez un homme leur donnent un air protecteur, rassurant et à la fois très « mâle » et bestial, qu'il s'agisse des poils de leur torse, aisselles, ou de leurs poils pubiens.
J'adore vivre nue, à la campagne, et les poils font partie intégrante de ma philosophie de vie « au naturel ».

Comment ton entourage ou même la société réagit à tes choix ?

En société, ce n'est pas toujours aussi simple. J'ai déjà eu des remarques extrêmement négatives sur des sites de rencontre par exemple, des insultes par rapport à mes poils. Bref, le poil chez la femme ne fait clairement pas l'unanimité.

Je ne suis pas militante, mais je trouve ça génial que des femmes osent poster des photos d'elles avec leurs poils de toute sorte, et même que certaines se les colorent en bleu, rose ou vert, pour casser les standards de beauté. Mesdames, assumez vos poils ! La pilosité fait partie intégrante de nos charmes, à nous de la domestiquer ! En plus, le naturel, c'est dans l'air du temps.

En société, ce n'est pas toujours aussi simple.

Témoignage 3 : Claude09, 60 ans

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Que penses-tu des poils ?

La pilosité fait souvent le charme de la personne pour celles et ceux qui savent s'affranchir de la standardisation de la beauté et des diktats de la mode.

Chez les femmes, je peux comprendre qu'une forte pilosité puisse les gêner surtout si elle est foncée aux niveaux des aisselles, des jambes, du visage mais je ne leur ferai pas de remarque. Néanmoins, selon la tenue portée (robe de soirée ou un corsage transparent par exemple), je trouve qu'il est plus esthétique d'avoir les poils des aisselles raccourcis. Au niveau des parties intimes, c'est sûr que les poils peuvent faire désordre avec certains sous-vêtements, mais ce n'est qu'un critère suggestif.

Est-ce que tu as toujours eu cette vision ?

Du plus loin que je me souvienne, j'ai toujours pensé que l'on est comme l'on est et que si l'on a une pilosité plus abondante, il faut en faire un critère de charme individuel.

J'entretiens ma barbe et je raccourcis légèrement les poils des aisselles de temps en temps.

Pour ma part, j'entretiens ma barbe et je raccourcis légèrement les poils des aisselles de temps en temps. Le pubis rasé ou épilé ainsi que les testicules et le pénis, je ne trouve pas cela très esthétique. Chez les hommes, une barbe entretenue est agréable à regarder et je trouve les torses velus particulièrement esthétique, j'adorerais que le mien le soit davantage.

Et qu'en est-il de tes partenaires ?

J'accepte leurs choix comme ils acceptent les miens. Il m'est arrivé d'avoir une remarque concernant les poils sur le pénis, mais j'ai tout de même eu souvent les plaisirs d'une fellation.

J'ai quand même une nette préférence pour une partenaire entretenant le naturel, une foufoune avec son buisson est plus séductrice et excitante. J'adore le cunnilingus, et les poils épilés ou rasés qui repoussent me picotent un peu les lèvres et la langue mais ce n'est qu'un ressenti personnel. Le principal, c'est d'avoir une bonne hygiène, pilosité ou pas. Le feeling ne doit pas être qu'une histoire de poils.

Comment ton entourage ou même la société réagit à tes choix ?

Les jambes poilues chez une femme, forcément cela se remarque mais je pense que c'est dû au harcèlement des diktats de la représentation que doit être une femme. Notre vision est faussée : les poils sont associés à la virilité masculine donc la femme se doit de chasser les poils pour ne laisser paraître qu'une féminité fragile.

Une mentalité qui n'est pas prêt de disparaître. Par exemple, mes ami.e.s m'affublaient affectueusement de sobriquets tels que « homme des bois » ou de « Cro Magnon ». D'autres me disaient que je n'y connaissais rien en matière de beauté tandis que les plus virulent.e.s arguaient je ne rencontrerai jamais personne, ce qui est loin d'être le cas.

Concernant mes partenaires, je suis quelqu'un de très tolérant, j'accepte leurs choix comme ils acceptent les miens.

Témoignage 4 : Dick_reverse, 31 ans

Les poils
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Que penses-tu des poils ?

Pour ma part, mes poils m'accompagnent dans ma vie de tout les jours, aussi bien au travail que dans ma vie sexuelle. Je ne rase pas, je n'épile pas, mais j'entretiens. Tout comme mon jardin, j'apprécie une jolie pelouse bien tondue, plutôt qu'une jungle où il faut se frayer un chemin à coup de machette. Pour moi, tout est une question d'entretien. Ressembler à un viking du 9ème siècle, pourquoi pas, tant que le poil est soyeux et bien coupé. J'abhorre le négligé.

Du haut de mes 14 ans, j'étais tout fier d'avoir des poils au menton.

Est-ce que tu as toujours eu cette vision ?

Quand j'étais ado, les poils marquaient le passage à l'âge adulte, aussi bien chez les hommes que chez les femmes. Du haut de mes 14 ans, j'étais tout fier d'avoir des poils au menton, symbole ultime de la virilité chez un homme, à ce qu'il paraît.

Alors que des poils pubiens apparaissaient sur mon corps, ils disparaissaient complètement des corps dans les films porno. Pubis lisse ou pubis poilu ? Était-ce pour plus de sensations, une illusion d'optique (bien que les acteurs pornos aient rarement des complexes liée à la taille je présume), pour des raisons de santé ou encore pour une meilleure hygiène ? Sans doute, tout à la fois, ou peut-être rien de tout cela.

Toujours est-il que, même si la vue de ces corps glabres n'a pas eu d'incidence sur ma vision des poils, je pense que si des Sasha Grey ou des Rocco Siffredi s'épilent leur entre-jambe, il est fort à parier que certain.e.s suivront cette tendance.

Et qu'en est-il de tes partenaires ?

Il en va de même pour mes partenaires femmes. Si leur choix se porte sur la prohibition de la cire dépilatoire, je préfère qu'elles entretiennent leurs petites toisons sous les aisselles ou sur leur pubis. La vision d'un petit bouton de rose dégagé m'émeut davantage, et le risque de me retrouver avec des poils coincés entre les dents est bien moindre.

Dans l'absolu, je me fiche qu'elles gardent leurs poils ou pas, ce n'est pas à moi de décider ce qu'elles font de leur corps. Et c'est malheureusement le problème : la société, elle, se permet indirectement (ou assez directement parfois), de dicter les choix les plus intimes aux un.e.s et aux autres.

J'ai la chance de travailler dans un milieu où je rencontre des femmes avec des aisselles et des jambes poilues. Ca m'interpellait au début car c'était différent et nouveau, et maintenant ça me semble juste normal.

Comment ton entourage ou même la société réagit à tes choix ?

À vrai dire, on donne de l'importance à des choses dont on devrait se foutre éperdument. L'être humain est une des seules espèces animales à se poser des questions existentielles sur les poils, et même à en faire un problème sociétal. Des poils, rendez-vous compte, une des caractéristiques des mammifères la plus commune qu'il soit ! Mesdames, Messieurs, soyez vous-mêmes, c'est ce qui est le plus important.

Dans l'absolu, je me fiche qu'elles gardent leurs poils ou pas, ce n'est pas à moi de décider ce qu'elles font de leur corps.
 

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