Les troubles de la libido : Comment les résoudre ?

Et si on arrêtait de psychologiser la libido et notamment celle des femmes ?
Pour moi, le problème se trouve ailleurs, notamment dans les relations hétérosexuelles :
-une charge mentale exclusivement portée par les femmes (qui a envie de baiser en rentrant du travail quand une deuxième journée de travail nous attend en rentrant, ainsi que les week-ends et pendant les vacances ?)
-un manque d'éducation et d'empathie des hommes notamment sur le plaisir féminin et au-delà sur la place des femmes en tant qu'être humain dans la société.
-parler de "préliminaires" est révélateur d'une vision phallocentrée de la sexualité, donc centrée sur le plaisir des personnes propriétaires de pénis ; une vision réductrice et qui exclue les autres types de pratiques/sexualités.

Commencer par parler de consentement, d'inégalités au sein des relations hétéros et faire de la place aux femmes, notamment au niveau de la parole, les écouter réellement et montrer en actes qu'on les a entendues, serait déjà un bon début.

@*****eaf
Merci pour les points intéressants que tu soulève. Il n'est pas question ici de psychologiser la libido des femmes mais justement, d'aider celles qui ne sont pas à l'aise avec la leur : soit en leur faisant comprendre que justement, elles n'ont pas à se questionner dessus si cela ne vient pas d'elle ou encore que la cause est en effet ailleurs. La relation avec le partenaire est souvent au centre. J'amène ici ce que je rencontre au sein de mon cabinet car c'est souvent la demande de femmes, engagées dans des relations hétérosexuelles monogames, venant consulter. Au final, le travail consiste majoritairement à se réaffirmer, poser ses limites, ses envie et mieux communiquer avec les autres autour de cela : évidemment, cela passe par le consentement, l'allégement de la charge mentale, la disponibilité de l'autre etc.
Il y a également souvent un tabou de la masturbation et un rapport à leur propre corps qui peut être difficile, c'est la dessus qu'il faut en effet axée l'ouverture et la réflexion et jamais dans le sens de " le faire pour faire plaisir à l'autre". Tout cela me semblait en sous texte mais j'espère que cela donnera des éclaircissement si ce n'était pas évident.
Il me semble que nous sommes sur la même longueur d'onde en tout cas :
"Retrouver sa libido c’est d’abord se retrouver soi et se respecter dans son corps, ses envies et sa personne tout entière."
" Malgré les évolutions, nous sommes encore bien trop ancrés au sein d’une dynamique sociale dans laquelle la femme "subit" et "accepte" l'acte sexuel dans une forme de passivité et ou elle n'est pas maîtresse de ses désirs et ses envies. Il fau reprendre le contrôle"

Enfin pour ce qui est du terme " préliminaires" , je l'ai utilisé vulgairement car il désigne pour moi nombre de pratiques de sexe non-pénétratif (terme que pour mon exemple ici je trouve trop vaste) pour la majorité des gens. Ils sont une sexualité en soit et n'ont absolument pas besoin d'aboutir à autre chose. Si vous avez toutefois un terme plus adapté, je suis preneuse avec plaisir.

Merci pour ton retour et tes éclaircissements.
Ayant vécu cette situation avec un ancien conjoint, je suis particulièrement sensible à cette thématique. À l'époque, je m'étais renseignée sur les différentes causes de la baisse de libido et j'avais à peu près trouvé les mêmes infos que celles que tu expliques et que je rejoins totalement : savoir poser ses limites, déstigmatiser la masturbation, ré équilibrer la charge mentale/logistique au sein du couple, réaliser que c'est normal d'avoir une baisse de libido et qu'il n'y a pas de script pré établi pour faire du sexe, redonner de la place à la tendresse, se séduire à nouveau etc...
Cependant, pour être plus précise dans ma critique de ces arguments, je trouve qu'encore une fois, ce sont aux femmes que revient le rôle de "gérer" cette baisse de libido, ce sont elles qui portent cette investigation et ce sont elles qui bien souvent initient le dialogue avec leur partenaire.
Bien entendu, chaque personne du couple a une responsabilité à amener sur la table les sujets de friction qui la/le concerne mais de mon expérience personnelle et des échos de mes proches, il s'avère que ce sont bien souvent les femmes qui portent cette responsabilité sur ce sujet.
Or, sur une thématique de partage, aussi intime que celle de la sexualité, cela devrait être porté à égalité au sein des couples.
Je pense que sur la forme de ton article, j'aurais aimé lire de manière plus explicite que les hommes ont une grande responsabilité à se saisir de ce sujet.
D'autant plus dans une société hétéro, sexiste, patriarcale, misogyne, très violente envers les femmes et minorités, au quotidien, au sein même des foyers.

Ayant amené le dialogue avec mon ex conjoint sur le sujet, nous n'avions pas trouvé de terrain d'entente et malgré toute ma bonne volonté, mes recherches, mes efforts de communication, je restais celle qui avait "un problème".
Des années après, cela est resté collé à ma peau et a encore des conséquences sur ma vie intime du fait des violences sexuelles qui en ont résulté.

Informer et déstigmatiser la baisse de libido chez les femmes, oui c'est très important.
Mais je crois qu'aujourd'hui, il est vital d'aller plus loin dès qu'on parle de sexualité notamment au sein des couples monogames hétéro. Il est vital de montrer à ces messieurs qu'ils doivent s'éduquer et se remettre en question. Car les violences derrière sont bien réelles, elles nous affectent au quotidien, pendant des années , et ce malgré toute la volonté que nous les femmes mettons à résoudre nos baisses de libido.

Concernant l'usage du terme "préliminaires", Charline Vermont, éducatrice à la sexualité via le compte Orgasme&moi sur instagram et autrice de 2 guides sur ce sujet (un pour adultes, un pour enfants), explique très bien pourquoi il faut l'éviter.
Elle propose le terme de "sexe non-pénétratif".
Cette difficulté à nommer les choses est d'ailleurs révélatrice du conditionnement bien réel que le langage effectue dans nos vies intimes et donc la nécessité de trouver comment les nommer.
D'où la démarche d'une autre autrice et éducatrice à la sexualité, Camille Aumont Carnel qui a publié récemment "Les mots du Q" où elle invente de nouveaux mots pour élargir et assouplir notre vision de la sexualité et les pratiques qui en découlent.

@*****eaf
Merci pour tous tes éclaircissements et je te rejoins en effet. Le soucis majeur reste celui que tu soulève à savoir que c'est à la femme de gérer cette histoire de libido et souvent seule de son côté ( car Monsieur pense souvent que lui " n'a pas de problème" ) . On ne pas gérer une sexualité à deux de cette façon.
Il est vrai que j'ai voulu axer dans cet article l'idée que les femmes étaient justement en pouvoir de cette libido et devaient se la réapproprier. Donner trop d'importance au partenaire me semblait orienter cela dans le sens ou cela dépend de lui uniquement ... mais du même coup cela minimise aussi sa responsabilité ^^ Toujours intéressant de pouvoir porter un regard critique sur son travail.
Merci pour les ressources, je vais aller regarder cela