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Le consentement - c'est sexy !

Par MydearVagina

Consent is sexy !
Chez JOYclub, nous soulignons systématiquement l'importance du consentement, peu importe vos pratiques.
Laura du compte MyDearVagina nous explique comment appliquer le consentement au quotidien dans vos relations sexuelles.

Le consentement, état des lieux et définition

Aujourd’hui, 37% des françaises ont déjà vécu une situation de non-consentement*.
(*Source : rapport annuel 2023 sur l’état des lieux du sexisme en France, Haut Conseil à l’Égalité entre les Femmes et les Hommes, 23.01.2023).

Le consentement, c’est la base dans tout type de relation.
Ici, et vous l’aurez compris, nous allons parler cul, et donc, de consentement dans la sphère intime.

Ca veut dire quoi exactement ?

Le consentement peut se définir par le fait d’accepter un contact physique, quel qu’il soit (geste, baiser, relation sexuelle…), de façon libre et éclairée. C’est nécessaire et obligatoire, sinon, c’est une agression sexuelle. En clair, si ce n’est pas oui, c’est non. Et dire oui parce qu’on en a VRAIMENT envie.

Selon la loi, on est capable d’être consentant à partir de 15 ans. Ça veut dire que si la personne à qui tu demandes son consentement ne répond pas oui clairement, sans aucune menace, influence ou contrainte quelle qu’elle soit, ça veut dire qu’elle ne consent pas à cet acte. En cas de doute, c’est un non, également.

Et donc, qui ne dit mot… ne consens pas !
Pour ça, il est évidemment important de connaître son propre corps, ses désirs et ses limites. Dire oui à un baiser ne veut pas dire oui à un rapport sexuel. Consentir à un baiser une fois ne veut pas dire qu’on sera toujours d’accord. Céder et finir par accepter un baiser, ça ne veut pas dire consentir.

Le consentement peut être retiré à n’importe quel moment, même si l’acte a déjà commencé.

Le consentement ne coupe pas l’acte ou ne le rend pas moins spontané ; bien au contraire, il va créer une atmosphère où chacun.e se sent en sécurité, respecté.e et écouté.e. Le consentement, c’est sexy, ça ne dénature rien, et c’est l’objet des lignes qui vont suivre.

L’origine : conditionnement de la culture pop

Le consentement est au cœur de toutes nos relations. Malheureusement, jusqu’à aujourd’hui, il a trop souvent été ignoré, mis de côté ou supposé, au lieu d’être demandé. Et la culture populaire a participé à cette banalisation du non consentement et de son érotisation. En effet, dans de nombreux films et dessins animés, le non consentement est glorifié, magnifié, et ça commence très jeune (tu te souviens du Prince qui embrasse la Belle au bois dormant endormie ? Ou de Han Solo qui embrasse de force Princesse Leia ?..).

Évidemment, ce phénomène est très problématique puisqu’il participe au stéréotype planétaire qui est que les femmes qui disent « non » ou ne disent rien pensent en réalité « oui », et qu’elles disent d’abord « non » par pudeur, pour ne pas être comparées à des prostituées. Alors, on fait endosser à l’homme son rôle de preux chevalier en bravant le « non » de la femme, en faisant sa conquête, avant qu’elle ne finisse par capituler, et plus encore, par apprécier l’acte auquel elle ne consentait pas au départ.

Ce qui est aussi problématique ici, c’est que le désir est toujours présenté comme masculin, et que l’objet de désir est lui toujours féminin. Or, les deux partenaires, peu importe leur genre ou leur sexe, doivent pouvoir exprimer clairement ce qu’il.elle veut, à égalité, même lorsqu’il s’agit de désir. Ça demande plus de temps, mais ça créé des bases solides à la relation, où chacun.e est l’égal.e de l’autre et où personne ne se sent lésé.

Le consentement, ça fait entièrement parti de la relation sexuelle, ça ne doit pas seulement être demandé une fois avant, mais il doit être renouvelé pendant et tout au long de l’acte sexuel, quel qu’il soit.

Et parler, c’est justement un « plus » dans cette relation, ça va enrichir les échanges pour pouvoir aller plus loin vers ce qu’on aime, vers ce qu’on désire à deux (ou plus !). Discuter rend en fait les choses encore plus excitantes !

Halte aux idées reçues !

Céder à quelqu’un d’insistant, ce n’est pas une preuve d’amour, et ça ne marche pas si on le fait pour faire plaisir à quelqu’un. C’est ton corps, donc tes choix. Et tu n’as jamais à culpabiliser si tu n’as pas envie de quelque chose. Comme tu n’as pas à te sentir frustré.e si ton.ta partenaire te dit non, ni à insister.

Autrement, tu agis en égoïste, et tu deviens violent en traitant l’autre comme un objet. Même si ton intention n’est pas de lui faire du mal, tu ne penses qu’à toi et TU es le.la seul.e responsable de tes actes.

Le désir, ça ne se commande pas.
Ça se créé, ça s’entretient, dans un espace SAFE où chacun.e se sent bien, respecté.e et en sécurité à chaque instant.

Consentement & BDSM

Le BDSM est basé sur le consentement. Toutes les règles vues précédemment sont applicables à cette pratique (et à toutes les pratiques sexuelles), mais il est important aussi d’ajouter la notion de consentement chez le.la dominant.e en BDSM, qui est tout aussi important que celui du.de la dominé.e. En effet, la personne qui donne n’est pas simplement l’« instrument » du désir de celle qui reçoit. C’est une personne avec elle-aussi des envies et des limites.

Le consentement est donc toujours à double-sens, même dans les relations de dominant.e/dominé.e.

Le consentement - c'est sexy !
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Les étapes clé pour un VRAI consentement

1/Communiquer et demander

La communication, la base de toute relation !

Parler, encore et encore, demander, questionner, redemander…
Pour ça, pas besoin de passer par 4 chemins. Pose des questions simples : « Est-ce que tu te sens bien ? », « Est-ce que tu as envie que je fasse (ça) ? », « Est-ce que je peux t’embrasser ? », « Qu’est-ce que tu aimerais que je fasse ? », « Est-ce que ça va toujours ? »…

C’est une habitude à prendre, et elle est vraiment importante pour respecter le consentement de l’autre à tout moment

Pour pouvoir parler librement et t’exprimer sans crainte, il faut déjà que ton.ta partenaire soit quelqu’un qui te respecte, avec qui tu te sens bien et en confiance et qui te veut du bien avant tout. Avant tout, il faut bien garder à l’esprit que tu ne dois rien à personne, jamais. Ton corps t’appartient et tu dois être le.la seul.e à décider ce que tu veux faire avec.

Quand tu n’as PAS envie mais que tu ne sais pas comment lui dire, comment faire ?

Il est important d’apprendre à dire non, le consentement, c’est dans les deux sens. C’est savoir dire non quand on ne veut pas et savoir respecter quand l’autre n’en a pas envie.
Ne pas vouloir faire quelque chose que l’autre veut essayer, ça n’est pas mettre fin à votre relation.

C’est simplement poser des limites de ce qu’on est prêt.e ou pas à accepter à l’instant T, parce qu’on en a envie, ou pas envie. C’est donc guider la personne à ton rythme, évoluer ensemble vers quelque chose qui vous correspond à tou.te.s les deux. Aussi, si tu n’es pas sûr.e que ce dont tu as envie est réciproque, il faut réussir à le dire, même si ce n’est pas toujours simple. Pour ça, tu peux aussi t’aider de gestes (repousser un geste qui se déplait…) qui permettront à ton.ta partenaire de détecter les signaux que tu lui envoies et d’arrêter.

2/Écouter l’autre et respecter ses limites

Plus que d’attendre un « oui » à nos questions, il faut que ce soit un VRAI « oui » ; enthousiaste et joyeux. En cas de doute, d’hésitation, de crispation, on arrête tout. On discute, et on verra plus tard. Il faut aussi être attentif aux gestes de ton.ta partenaire ; quelqu’un qui ne bouge pas, qui a un mouvement de recul, une main qui t’arrête, une bouche qui ne répond plus… Toutes ces choses sont les signes qu’il faut arrêter et discuter. Le sexe c’est cool quand c’est fait dans les meilleures conditions possibles.

Et pour respecter l’autre (et soi-même), il faut connaître nos propres limites et celles de notre partenaire, et donc il faut savoir (s’)écouter. Pour se sentir libre de dire ce qu’on veut ou ne veut pas faire, il faut se sentir en confiance en face de quelqu’un qui écoute et est prêt à accepter et respecter quand c’est non, sans nous faire culpabiliser. C’est toujours à double-sens.

3/Pas d'obligation à continuer !

Bien sûr, si tu veux essayer quelque chose sans savoir si ça va te plaire ou si tu voudras aller jusqu’au bout, tu peux aussi lui dire simplement. Il n’y a aucune obligation en matière de sexualité. Tu peux tout a fait essayer et arrêter si ça ne te plait finalement pas.

Tu peux arrêter à tout moment, pour n’importe quelle raison. Et vous pouvez aussi convenir ensemble de ce qu’on appelle un « safeword », c’est-à-dire décider d’un mot pour dire stop à n’importe quel moment. Ça peut être n’importe quel mot, par exemple « rouge », « chat », « poing »… À vous de le choisir au préalable pour pouvoir l’utiliser si besoin dans le feu de l’action. Ça peut être également un signe plutôt qu’un mot, si vous préférez. C’est une pratique très utilisée dans le BDSM (bondage, discipline, sadism, and masochism).

Le consentement n'est PAS valide dans les cas suivants

Sous la menace
Sous la force
Sous l’influence, la manipulation et/ou l’autorité de quelqu’un
Sous l’influence d’une substance (drogue ou alcool)
Lorsqu’une information importante n’est pas donnée.
Lorsque la personne est inconsciente, peu importe la raison.
Lorsque la personne dort.

4/On ne négocie pas avec le consentement

Si la personne continue malgré tout, en feintant de ne pas comprendre, alors, un « non » ferme sera nécessaire.

Si une fois de plus elle continue, elle ne tiendra donc plus compte de ton consentement et elle deviendra alors un.e agresseur.euse. Il est important de dire vraiment ce qu’on ressent ; et si tu as peur de dire « non » frontalement, tu peux suggérer un non en disant que ça n’est pas le bon moment, que tu n’es pas prêt.e, que tu n’es pas en état, que tu préfères plutôt autre chose, que tu n’en as pas envie tout de suite, que tu veux arrêter, etc.

Ton.ta partenaire doit alors arrêter tout de suite et accepter que ce n’est pas le bon moment pour toi, sinon, il.elle ne respecte pas ton consentement, et ça devient une agression sexuelle, voire un viol.

Tu ne dois pas accepter qu’il.elle te mettre la pression, te fasse culpabiliser, essaie de négocier, te fasse du chantage ou même te menace pour que tu acceptes quelque chose que tu n’as pas envie de faire. Un non est un non. Et ça n’est jamais normal de ne pas l’accepter. N’hésite pas dans ce cas-là à demander de l’aide à une personne de confiance autour de toi qui pourra s’interposer et te protéger.



Comment aborder le sujet, peur de le proposer si on n’est pas sûr.e de vouloir aller plus loin, à quel moment en parler… Pour certaines personnes, c’est un sujet délicat. Le mieux, si tu penses que vous allez avoir un rapport sexuel, c’est d’en parler avant. Comme ça, c’est fait ! Vous pouvez aussi en parler de la situation de manière hypothétique « Quand je
fais l’amour avec quelqu’un j’utilise toujours des préservatifs », ou encore « Les préservatifs c’est indispensable pendant un rapport pour prendre aucun risque ». Et si vous attendez le dernier moment, après avoir demandé de consentement de l’autre pour faire l’amour, tu peux simplement dire « Génial, je sors un préservatif », ou encore « Oh oui, j’en ai trop envie aussi, tu as un préservatif ? ». Et hop, c’est dans la boîte !

Place à la pratique : les phrases HOT pour demander son consentement à quelqu’un.

Parlons peu, parlons bien. C’est le moment de passer à la pratique !

Même si demander son consentement à quelqu’un peut paraître malaisant, au contraire, ça va permettre à chacun.e de se sentir mieux dans ce qui se passe ensuite. Il est grand temps de désacraliser l’image que l’on peut avoir du consentement, parce que demander à quelqu’un s’il.elle en a envie, c’est tellement sexy ! Et au-delà de comment le demander (j’y viens, j’y viens !), tout passe d’abord par l’attitude.

C’est le moment de sortir ta voix la plus suave, ton chuchotement le plus doux, ton regard le plus ténébreux, les yeux dans les yeux, ou la bouche près de l’oreille, et let’s go ! Tu peux ensuite soit rendre explicites tes intentions, soit
suggérer tes fantasmes, as you want. Alors, sans plus attendre, voilà une liste non-exhaustive de phrases sexy pour demander à quelqu’un son consentement en faisant monter la température :

 


Est-ce que ça va ?
Est-ce que tu te sens bien ?
Est-ce que ça te plairait que je t’embrasse ?
Je pense à t’embrasser depuis tout à l’heure, tu m’y autorises ?
C’est le moment où on s’embrasse ?
On peut s’embrasser si tu veux ?
J’ai envie de toi, là, est-ce ça te dit qu’on aille plus loin ?
Est-ce que tu es à l’aise ?
J’ai envie de (ça), tu en as envie aussi ?
J’adore faire (ça), ça te plairait ?
C’est ok si je pose ma main là ?
Est-ce que je peux faire (ça) ?
Tu m’autorises à t’enlever ça ?
Est-ce que tu veux aller plus loin ?
Tu m’autorises à faire (ça) ?
Qu’est-ce que tu aimerais que je te fasse ?
Est-ce que ça te fait du bien quand je fais (ça) ?
Est-ce que je peux t’embrasser ?
Ça te plaît ?
Est-ce que tu as envie d’essayer (ça) ?
Tu as envie de m’enlever mon tee-shirt ?
Qu’est-ce que tu penses de faire (ça) ?
Tu aimes quand je fais ça ? Et ça ?
Ça te dérange si je te touche ici ?
Est-ce que tu veux que je vienne en toi ?
Qu’est-ce qui te ferait plaisir ?
J’aime beaucoup tes sous-vêtements, mais tu crois que je pourrai les
enlever ?
Est-ce que je peux te caresser là ?
Est-ce que tu veux que j’utilise ma bouche ?
Où est-ce que tu aimerais que je te touche ?
Dis-moi un fantasme que tu aimerais essayer ?
Tu aimes cette position ?
J’ai très envie de te faire jouir comme ça, tu aimerais ça ?
J’aimerais te bander les yeux et t’attacher les mains, est-ce que ça te
plairait ?

Et pendant vos ébats, pour s’assurer que la personne soit toujours dans le même mood que nous, on continue à lui poser des questions :

Comment tu te sens ?
Est-ce que tu veux qu’on fasse une pause ?
Je continue ?
Tu en veux encore ?
Est-ce tu veux qu’on continue à faire (ça) ?
Qu’est-ce qui te plaît le plus ?
Qu’est-ce que tu veux expérimenter d’autre ?
Tu en veux encore ?
Qu’est-ce que tu aimerais que je fasse maintenant ?
La dernière fois, quand tu me disais que tu voulais essayer (ça), tu
veux le faire maintenant ?
Qu’est-ce que tu aimerais que je te fasse pour que tu prennes plus de
plaisir ?
Qu’est-ce que tu aimerais essayer d’autre ?

L’expression du consentement peut aussi passer, en plus de l’accord verbal, par la forme physique, et vous pouvez vous donner des petites indications au préalable, d’un commun d’accord.
Par exemple :
"Si tu veux que je te lèche, pousse ma tête vers ton pubis."
"Souris-moi si tu ne veux pas que je m’arrête."
"Hoche la tête si tu veux que je continue à te le faire."

Encourage la personne qui est avec toi à te dire ce qui lui plaît, parfois, c’est plus simple de s’exprimer pour un.e des deux. D’autant plus que certaines personnes ont du mal à savoir ce qu’elles aiment ou n’aiment pas en matière de relations sexuelles. C’est malheureusement beaucoup le cas chez les femmes à cause de tous les tabous qui entourent notre sexualité et notre plaisir.

Le consentement, c'est aussi l'occasion pour explorer avec ta.ton partenaire les différentes parties de son corps, en testant plusieurs façons de faire et plusieurs endroits et en lui demandant à chaque étape ce qu’elle.il préfère, ce qu’elle.il aime ou n’aime pas. De cette façon, la personne contrôlera la situation, et prendra confiance pour se lâcher davantage avec toi. Et rien de plus hot qu’un.e partenaire heureux.se d’explorer notre désir avec nous !

Aller + loin : Les vidéos sur le consentement

Sexotuto : « Comprendre le consentement »
Culbute : : nos sexualités sous influence «Consentement »
nos sexualités sous influence «Sexualisation du viol»

OK pas OK, témoignages :

Série « Normal People » Saison 1, épisode 2, La première fois

Quelques comptes Instagram sexo qui parlent consentement, comme Mister.Ose, Sexopsycho, Léa.Butine, et plein d'autres évidemment.

 

Comment exprimes-tu ton consentement ? Viens en parler sur le forum !

Mais qui est l'auteur ?

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Laura Stromboni-Couzy est la créatrice du compte Instagram Mydearvagina, une déclaration d’amour au corps humain, assumé et célébré par des mises en scènes créatives de vulves. Créé en 2018 et suivi par plus de 135k personnes, il a pour but de normaliser les corps et de parler sexualité librement et sans tabou. À côté de ça, elle est directrice artistique et illustratrice à son compte, et traite avec sensibilité et inclusivité les projets féministes qu’on lui confie.

 

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