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Self Love - Comment apprendre à s'aimer ?

Mon parcours vers l'amour de soi

Il y aurait plusieurs manière de traduire ou de faire correspondre ce terme en français et celui de l'anglais de « self love » : Est-ce s'aimer soi-même ? S'offrir de l'amour ? Ou même à envisager dans un sens plus sexuel de se faire l'amour à soi-même par la masturbation ? Voilà autant de sens qui finalement peuvent aller ensemble voir se renforcent les uns les autres. Dans cet article, je vais vous parler de mon chemin vers l'acceptation de soi, et vous donner quelques pistes pour vous aider à mieux vous aimer.

par Melainya

La confiance en soi n'est pas innée pour tous.tes : cela se construit !

On le sait tous pour l'avoir vécu, si ce n'est aujourd'hui au moins adolescent alors que l'on se cherche et se découvre en tant qu'individu, l'acceptation de soit est souvent difficile alors l'amour de soit encore plus : se tolérer avec ses défaut ? D'accord. S'accepter comme on est ? On y travaille.
Mais s'aimer ? Il ne faut pas exagérer.

Cet amour de soi passe évidemment par la construction de la personnalité : trouver un groupe, s'intégrer mais aussi faire partie d'une communauté. Si des gens me ressemblent alors c'est que je ne suis pas si anormale et je peux me définir, en partie au moins, comme faisant partie de ce groupe.

Ce fut personnellement mon parcours. Il suffit de regarder les photos de moi bien plus jeune pour comprendre qu'il m'a fallu tester et éprouver différents styles, différents sentiments d'appartenance avant d'être celle que je suis. Quelques temps très féminine, quelques temps « skater » , quelques temps très à la mode avant de trouver celle qui était ma voie.
Les vêtements noirs, le milieu gothique, la musique métal et le latex seulement ont semblé faire écho aux sentiments en moi, de réussir à me trouver acceptable.

S'accepter comme on est ? on y travaille. Mais s'aimer ? Il ne faut pas exagérer.

Aujourd'hui, ce discours que l'on peut avoir sur moi m'est souvent rapporté : « C'est facile pour toi, rien ne t’arrêtes car tu as confiance en soi, tu es une belle femme, tu es modèle, les gens doivent te complimenter tous les jours … etc ». J'ai toujours été intriguée par cette croyance, comme si cela était inné et que j'étais arrivée au monde confiante, sûre de moi et de mes qualités, combative et forte. Probablement que j'ai construit cette image et que c'est celle qu'il est plus facile pour moi de montrer ou de dégager aujourd'hui, le masque sociale que l'on mets pour oublier les complexes et les insécurités.

En réalité, il n'en est rien et j'aimerais présenter à ces personnes l'enfant insécure et fragile, puis l'adolescente renfermée n'osant rien faire, puis l'étudiante paralysée par la crainte de la nullité de son travail que j'ai pu être. Non, tout cela ne s'est pas fait d'un coup. Il m'a fallu comprendre puis m'approprier qui j'étais, et même si dans cet exercice, la thérapie m'a beaucoup aidé, elle ne fût pas le seul facteur.

Se réapproprier son image au travers de sa sexualité

Cette question de l'appartenance se rejoue au cœur de nos communautés sexpositives (libertines, bdsm etc...) car ce sexe omniprésent nous permet justement de nous réapproprier nos corps et nos identités. Je suis une femme mais je peux dominer un homme sans le dénigrer en tant qu'individu autant que lui peut vivre et accepter pleinement sa soumission sans que cela le rabaisse (au delà de ce qui peut faire partie de ses fétichismes). Nous savons peut-être un peu mieux que le « commun des mortels » comment nous toucher, et nous confronter à notre propre image bien que parfois très transformée par la situation ou les tenues.

Self Love - Comment apprendre à s'aimer ?
 

J'oublie trop souvent que cette ouverture n'est pas de mise partout et suis toujours surprise de rencontrer des femmes pour qui le sujet de la masturbation est complètement tabou. On ne peut pas en parler et encore moins le faire et si le partenaire, lui, le fait, c'est comme être trompé. Pourtant, comprendre ce que l'on aime et comment fonctionne son propre corps est une sorte de superpouvoir en soi qui permet de se donner à la fois son propre plaisir, sans avoir besoin de l'autre mais aussi de pouvoir expliquer à son partenaire ce que l'on aime et le guider pour développer ensemble et individuellement une sexualité épanouie.

J'aime à rappeler que l’auto-érotisme est une pratique que nous développons dès la naissance bien qu'elle soit différente de la sexualité génitale que nous acquérons en devenant pubères. Mais qu'est ce que sucer son pouce, si ce n'est au delà de la réassurance, une manière de créer une sensation agréable avec soi-même quand les parents ne sont pas là pour prodiguer des soins de caresses, baisers, nourriture … ?

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Le rôle de l'art, de la créativité dans l'acceptation de soi

Je pense également avoir mené à bien ce travail grâce à la photographie et plus particulièrement au fait de poser en tant que modèle. A la confrontation avec ma propre expérience, beaucoup de modèles m'ont rapporté y avoir trouvé une revanche sur la vie, sur les moqueries subies plus jeunes sur leur physique, une insécurité face à leur physique (acné, cicatrices...) et ainsi, en se mettant en scène d'une façon flatteuse, de comprendre qu'elles pouvaient être désirables, belles ou dégager l'image à laquelle elles avaient toujours eu envie de correspondre. Réussir à s'identifier aux exemples qu'on a toujours admiré en parvenant à leur ressembler à quelque chose de magique.

Expliquer à son partenaire ce que l'on aime et le guider pour développer ensemble et individuellement une sexualité épanouie.

Cela permet aussi de se réapproprier une image de son corps plus juste et plus en lien avec la réalité, sans se laisser influencer par la mauvaise vision que l'on peut voir de soi à cause du vécu ou des traumas. D'accepter également l'image positive que l'autre, à travers son regard et ses mots peut nous renvoyer dans tout ce paradoxe du voir/être vu.

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Dans ce contexte, j'ai aussi spontanément envie de lier les modifications corporelles comme le piercing et le tatouages comme des facilitateurs. On ne choisit pas son corps, ni ce qui lui a laissé des marques, en revanche ces modifications elles le sont. L'action d'orner son anatomie de manière volontaire et réfléchie est là encore un moyen de mettre en adéquation ce que l'on ressent intérieurement et ce à quoi l'on ressemble extérieurement. Soit en décidant de ne pas subir, camouflant certaines de ces traces sous les changements, soit en décidant d'améliorer son apparence, comme créer une nouvelle version de soi-même.

Personnellement, je ressens bien moins le besoin d'utiliser des artifices de maquillage ou de tenues extravagantes depuis que je me suis marquée de bijoux et d'encre.

Des pratiques spirituelles pour le bien-être

Enfin, les pratiques en pleine démocratisation comme le yoga, le shibari, ou encore le tantrisme qui connectent esprit et physique dans une forme de sensualité amènent à se détacher d'un interdit d'auto-sensualité ancré par la religion et les anciennes doctrines. Ainsi bouger et se sentir dans son corps, ses mouvements et ses comportements offre une nouvelle voie pour prendre soin de notre être et apprendre à faire la paix avec lui, tel qu'il est et ce dans son entièreté.

 

Qui est l'auteure ?

Self Love - Comment apprendre à s'aimer ?

Melainya est une artiste et performeuse française arpentant la scène lyonnaise mais aussi internationale. Elle débute dans les milieux artistiques par la photographie et explore de nombreux univers comme ceux du Shibari (bondage japonais), du fétichisme, du BDSM et de la culture gothique. Au fil des années, elle diversifie ses activités en explorant un monde plus en mouvement grâce à la performance et aux tournages pour des groupes de metal extrême. Habituée des scènes underground, elle présente régulièrement des shows, aussi bien dans des soirées techno, des événements privés que pour des festivals musicaux. Depuis deux ans, elle est également la co-organisatrice de soirées pour les fétichistes du latex dans sa ville de coeur.

 
 
 

 

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